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PROCEZ VERRAL DB R. POULAIN. 4-*-
point; mais qu'ils craignoient en cela la longueur, et d'être découverts par le Roy, qui les pourroit surprendre si on n'y donnoit ordre promptement. Lequel duc de Mayenne trouva bon, et leur promit assistance de sa vie et de ses moyens mêmes, sur la plainte qu'ils lui firent d'un des leurs, nommé La Morlière, prisonnier en l'hôtel de ville par le commandement du Roy, pour avoir usé de quelques menaces; et fut lui-même chez le prevôt des marchands Perreuse,' et -'intimida tellement qu'il fut contraint le même jour mettre La Morlière en liberté. Depuis ce temps, fut avisé entre eux du moyen qu'ils devoient tenir pour se saisir des places fortes de la ville. En premier lieu, pour avoir la Bastille ils devoient aller sur la minuit au logis du chevalier du guet, à la Culture Sainte-Catherine, lieu fort écarté; et là faire heurter un homme à la porte, qui demanderait à parler à lui de la part du Roy : ce qui lui seroit rapporté par un de ses archers pratiqué de leur intelligence, qui lui diroit que le Roy le mandoit, comme il faisoit souvent; et leur feroit ouvrir la porte, où étans entrez au nombre de cent ou six vingt, monteroient et se la feroient ouvrir, sous esperance de grande récompense et d'avoir la vie sauve : ce qu'étant accompli, ils lui couperaient la gorge. Autant en de-voient-ils faire à M. le premier président, au chancelier, au procureur général, à messieurs de La Guesle, d'Espesses et plusieurs autres, lesquels ils devoient faire mourir, et piller tout leur bien. Pour le regard de l'Arsenal, ils s'en assureraient par le moyen d'un fondeur qui étoit dedans, et quelques autres pour eux. Touchant le grand et petit chatelet, qui Ieur étoit nécessaire, ils les devoient surprendre par des commis-
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